- médianoche
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• 1672; esp. medianoche « minuit »♦ Vx ou littér. Repas pris un peu après minuit. ⇒ réveillon. « Le Médianoche amoureux », de M. Tournier.⇒MÉDIANOCHE, subst. masc.Vx ou littér. Repas fin pris après minuit sonné, notamment lors du passage d'un jour maigre à un jour gras. Aller à un médianoche. Faire médianoche (Ac.). Je ne crois pas que Laïs, la belle Impéria et Madame Vannoza, qui fut maîtresse d'un pape, aient jamais plus galamment égayé une médianoche (GAUTIER, Fracasse, 1863, p.194).— P. ext. Souper léger pris vers minuit. Il exigeait qu'elle allât chercher à la cuisine les restes. Mathilde s'étonnait de trouver à ces médianoches un délassement amer (MAURIAC, Génétrix, 1923, p.334). Arrivé à Archambault peu après minuit, nous réveillons Coppet, qui prépare un médianoche, et causons avec lui jusqu'au matin (GIDE, Voy. Congo, 1927, p.815).Rem. Ce mot est parfois fém., v. supra ex. de Gautier.Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1694, 1718: me-, dep. 1740: mé-. Étymol. et Hist. 1671 (Mme DE SÉVIGNÉ, Lettres, éd. M. Monmerqué, t.II, pp.189-190 au sens donné par RICH. 1680: «sorte de soupé où l'on mange de la viande et qu'on fait un samedi après minuit sonné»). Empr. à l'esp. medianoche (composé de media, fém. de medio «qui est au milieu», du lat. medius, v. mi et de noche «nuit», du lat. noctem, v. nuit) propr. «minuit» (XIVe s. ds AL.),qui a dû prendre ensuite, en esp., le sens de «repas pris après minuit» (cf. FEW t.7, p.217b). Medianoche, terme de la noblesse a peu à peu été supplanté par réveillon, terme de la bourgeoisie (cf. FUR. 1690). Bbg. BOULAN 1934, p.80.
médianoche [medjanɔʃ] n. m.ÉTYM. 1671, Mme de Sévigné; le mot daterait de la régence d'Anne d'Autriche (1643-1661); esp. medianoche « minuit ». REM. Le mot est parfois fait du féminin (→ ci-dessous, cit. 2).❖♦ Vx ou littér. Repas qui se fait un peu après minuit. ⇒ Réveillon; → Ambiance, cit. 4; gondole, cit. 1. || À l'origine, le médianoche se faisait le lendemain d'un jour maigre ou jeûné (cf. Mme de Sévigné, 262, 6 avr. 1672).1 — Ma foi, je vous avoue que je n'ai pas dîné. Elle me fit entrer dans une vaste salle à manger où se trouvait préparé un médianoche confortable.Gide, Isabelle, I.♦ Littér., rare. Milieu de la nuit. ⇒ Minuit.2 Soirs, soirs, quels soirs alors, faits de quoi, et quand cela, je ne sais pas, d'ombre amie, de ciels amis, d'un temps repu, d'un temps de trêve, avant la médianoche, je ne sais pas (…)S. Beckett, Textes pour rien, p. 193.
Encyclopédie Universelle. 2012.